Au-delà d'une unique expérience interactive isolée, le multimédia permet de coordonner une série d'expériences constituant un raisonnement logiquement organisé. Le modèle de cette approche est l'animation sur les polyphonies vocales de Sardaigne (voir entretien avec Bernard Lortat-Jacob), où la succession d'expériences proposées concoure à établir la thèse exposée, à savoir que la quintina est une voix fusionnelle obtenue en renforçant plusieurs harmoniques dans le spectre par le choix de certaines voyelles. On voit que cette approche renvoie à des questions épistémologiques plus ambitieuses sur l'argumentation scientifique elle-même (et rejoint l'analyse logiciste de Jean-Claude Gardin* sur l'articulation des raisonnements de sciences humaines, voir l'article de Dana Rappoport, écran 3 "épistémologie").
Dans l'animation sur l'improvisation et l'ordinateur, ce cheminement logique est matérialisé par un serpentin qui articule les relations entre l'homme et la machine : l'ordinateur se sert des phrases jouées par un musicien (captation) pour en produire de nouvelles, qui ressemblent aux premières par certains aspects (imitation), mais s'en éloignent par d'autres (transformation). Cette dialectique de l'imitation et de la transformation est paramétrée par des opérateurs informaticiens (contrôle).
(*) Jean-Claude Gardin, M.-S. Lagrange, J.-M. Martin, J. Molino, J. Natali, La logique du plausible : essais d'épistémologie pratique, Paris, Maison des sciences de l'homme, 1981.
conception : The OMax Brothers (Gérard Assayag, Marc Chemillier, Georges Bloch) en collaboration avec Shlomo Dubnov musique et prise de son : Cie Lubat (Bernard Lubat, Fabrice Vieira, Loïc Lachaize) réalisation multimédia et graphisme : Ikotame (Elise Racinais, Jean-Philippe Peugeot, Romuald Quesnot), Regis Duran