1. Introduction
La présentation à un large public de ce qui constitue le sens et l'essence de répertoires non occidentaux de musiques et de danses par le biais d'une production multimédia peut être envisagée comme un projet recherche impliquant des personnalités appartenant à différents milieux professionnels. Il peut en effet intéresser aussi bien des ethnomusicologues porteurs d'un savoir scientifique pointu et soucieux de communiquer leur pensée et leurs connaissances à un public néophyte que des réalisateurs multimédia experts de la médiation scientifique et attentifs à la recherche de solutions de réalisation adaptées.
S'inspirant d'une étude de préfiguration menée en ce sens en 2005 et 2006 dans le cadre d'un projet d'exposition de la musique à destination du grand public au musée du quai Branly, cet article se propose d'aborder certains aspects méthodologiques et didactiques propres à la réalisation multimédia dans le domaine de l'ethnomusicologie.
Faut-il chercher à transmettre ou à donner ? Faut-il montrer et démontrer ou souligner l'altérité ? Comment capter l'attention d'un public non initié en évitant l'écueil du sensationnalisme ? Ces questionnements, qui me semblent être au coeur des enjeux didactiques et méthodologiques d'une réalisation multimédia prenant pour objet la musique et ses conditions d'existence, induisent plusieurs approches stratégiques de réalisation. A titre d'exemple, et pour illustrer les quelques pistes d'investigation qui seront évoquées dans la première partie de cet article, j'aimerais présenter sommairement deux réalisations multimédia récentes consacrées aux musiques et danses non issues de la tradition classique occidentale (les "musiques du monde" ) qui montrent assez bien la diversité des approches possibles dans ce domaine : le site internet Mondomix, la musique en couleur et le documentaire interactif Sonorama. Sud du Bénin.
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