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Le modèle de description en MTP, élaboré à partir du jeux complet des fragments musicaux du MIM, a montré que seulement deux variables, correspondant à des grandeurs physiques, étaient nécessaires pour décrire le comportement temporel perçu : une variable I à caractère énergétique (l’intensité sonore ou la brillance du son) et une seconde variable F correspondant au domaine des hauteurs (la fréquence principale). Les analyses que nous avons réalisées dans le domaine visuel nous ont permis de mettre en évidence la nécessité de définir également deux variables temporelles perçues : une variable que nous avons appelée I (la taille d’un côté, la surface de la forme ou son intensité lumineuse) et une autre variable, appelée F, associée à une position dans l’espace (position du centre de la forme ou d’un côté ou encore d’un coin de la forme).
Nous avons déjà relevé, dans nos travaux, qu’une variable pertinente de MTP, dans le domaine sonore, pouvait être traduite par plusieurs paramètres physiques du signal : la variable I pouvait être portée par l’intensité sonore des instruments ou par la brillance du son, par exemple. La représentation modélisée des MTP dans le domaine visuel permet également le choix de plusieurs paramètres physiques. Par exemple, un petit carré blanc sur fond noir, placé au centre de l’image, qui grandit jusqu’à occuper toute la surface de la fenêtre peut être analysé comme une Trajectoire inexorable (UST) et avec une modélisation en MTP pouvant être :
F : position du centre du carré, restant constante
I : côté du carré en augmentation
ou encore :
F : position du centre du carré, restant constante
I : surface du carré en augmentation
Puisque l’augmentation de la taille du carré se traduit par un changement d’énergie (la surface blanche envahit progressivement le fond), nous avons attribué à la variable I (variable qualifiée d’énergétique dans le sonore) cette augmentation. C’est ce que nous appelons une Trajectoire inexorable en intensité, qui diffère de la Trajectoire inexorable en position (déplacement linéaire d’une forme).
Les MTP recherchés dans le domaine visuel permettent ainsi de compléter et de préciser le catalogue des UST relevées dans le domaine sonore. Par exemple, en musique, le MIM n’a répertorié, dans ses exemples, que des Trajectoires inexorables en fréquence. Les Trajectoires inexorables en intensité (par exemple, un grand crescendo régulier, sans autre évolution temporelle significative) sont, à notre avis, à ajouter au corpus musical (on en trouve dans le début du Lever du jour de Daphnis et Chloé de Maurice Ravel). De même, nous avons observé dans Rhythm 21 des UST Qui veut démarrer en intensité, alors que le MIM n’en a pas décelé dans ses exemples sonores. Le Qui veut démarrer en intensité a cependant été simulé dans le domaine sonore sous OpenMusic et respecte la variation morphologique de la fiche descriptive de l’UST.
L’analyse complète de Rhythm 21 a été faite en deux temps. Dans un premier temps, l’œuvre a été analysée indépendamment en UST (point de vue sémantique) et en MTP (recherche des variables pertinentes et tracé des variations temporelles). Dans un second temps, les deux voies d’analyse ont été confrontées.
Le premier résultat remarquable est que, à l'aide de ces variables, l’œuvre a pu être découpée en séquences et l’intégralité a pu être décrite par des MTP. La confrontation des deux analyses (UST et MTP) montre que le découpage en UST coïncide au découpage en séquences de l’analyse en MTP.
Les UST répertoriées sont les suivantes :
Sur un plan général, on constate que, dans Rhythm 21, le motif dominant est le changement de taille des formes (carrées ou rectangulaires), c’est-à-dire l’UST Trajectoire inexorable en intensité. C’est donc le paramètre énergétique qui est mis en valeur plutôt que le paramètre de position (il y a peu de Trajectoires inexorables mettant en œuvre des variations de position des formes).
Parfois, certaines UST sont superposées (Trajectoires inexorables simultanées ou combinées avec des Stationnaires ou des Elans) sans qu’il soit toujours possible de dégager un unique sens temporel de l’ensemble : il s’agit de combinaisons sur plusieurs plans visuels.
Des éléments à caractère musical sont clairement identifiables à l’analyse en MTP. Ils seront relevés dans l’analyse détaillée.
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