Ingrid Pustijanac et Pierre Michel
Les matériaux autographes pour l’étude des Zehn Stücke

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Cette partie du dossier résulte d’un travail d’étude des documents d’esquisse des Dix pièces pour quintette à vent de György Ligeti tel que nous avons pu l’effectuer sur la base des documents disponibles à la Fondation Paul Sacher de Bâle (merci à Heidy Zimmermann, responsable du Fonds Ligeti !).

Une première partie, rédigée par Ingrid Pustijanac, concerne les pièces 5 et 6 ; la suite consiste en une série de remarques enregistrées par Pierre Michel sur la base des pages d’esquisses.

Ensuite, un document rédigé en hongrois (nous l’avons intitulé « Une page hongroise ») a été analysé par plusieurs personnes de langue hongroise, puis traduit et commenté par Ingrid Pustijanac et Pierre Michel.

Enfin, une autre page rédigée par Ligeti (« Diskussion ») a été traduite dans ses grandes lignes par Pierre Michel.

Tous ces documents permettront au lecteur de mieux pénétrer les divers stades de l’élaboration de cette musique, à la fois du point de vue technique, associatif et poétique.


Ingrid Pustijanac et Pierre Michel, « Les matériaux autographes pour l’étude des Zehn Stücke« , Musimédiane, n° 9, 2019 (https://www.musimediane.com/9pustijanacmichel/ – consulté le 23/11/2024).

Antonia Soulez
Une écoute « savante » de compositeur pour une écoute « non-savante » de la musique : Steve Reich

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Je suis plutôt favorable à l’idée de ne pas  distinguer, dans le cas de Reich, la musique populaire (actuelle) de la savante. D’où « l’écoute savante pas-savante » qui est mon titre. Je précise dans cet article  que j’entends dire « d’une oreille à l’autre », chacune se faisant pour l’autre écoutante écoutée.  J’explique cet aller-venue entre deux oreilles appareillées chez le même écoutant. Certes  il y faut un dispositif technique. Processus composé, la musique, se confond avec ce phénomène perceptif sur lequel Steve Reich demande qu’une écoute seconde se focalise en l’intériorisant. Si Reich rejette  le titre de minimalisme  qu’on lui attribue  parfois pour situer sa « sounding music », ce qu’il traque est bien le détail temporel d’une mesure d’écoute développée dans l’audition  moyennant une écoute appareillée.



Antonia Soulez, « Une écoute ‘savante’ de compositeur pour une écoute ‘non-savante’ de la musique : Steve Reich », Musimédiane, n° 11, 2019 (https://www.musimediane.com/11soulez/ – consulté le 23/11/2024).

Franco Fabbri
Music Taxonomies: an Overview

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In the past two centuries, mass distribution of music in various forms (printed, recorded, broadcast, digitized) has enhanced the usefulness and scope of music taxonomies: from scores and collections aimed at music practice in the bourgeois parlour, to record labels and shelves in record shops, from format radio to music TV, up to the tagging of music files and recommender systems on the Internet (Giltrow and Stein 2009, Celma 2010), music taxonomies have been a vital tool for the music industry (Negus 1999, Taylor 2014), as well as an indispensable compass for listeners, musicians, and anybody wanting to talk or write about music. The number of acknowledged ‘types of music’ has increased by several orders of magnitude since the late 1990s, when hundreds of thousands and then millions of music files were made available on the Internet.

Early ‘modern’ studies on music genres – as a scholarly effort involving musicology, semiotics, sociology and anthropology – started to be published in the 1980s in the interdisciplinary field of popular music studies, due to the increasing importance of genres in contemporary popular music. At the same time, taxonomies came into the focus of cognitive sciences, where old Aristotelian concepts were challenged in a neo-Kantian perspective (Lakoff 1987, Lakoff and Johnson 2003, Eco 2000), also due to the availability of new technologies (like fMRI, functional magnetic resonance interactive) allowing for the exploration of human brain functions and of the nervous system (Levitin 2006). ‘Prototypes’ and ‘schemas’ became the new buzzwords, and ‘categorizing’ became the most used term to describe conceptualization and taxonomic processes.

As files with audiovisual content started circulating over the Internet, the need arose to attach digital ‘tags’ to them, to indicate their content and make it easier for users to find them. Soon, researchers in computer science started working on algorithms enabling the automatic recognition of musical properties through the scanning of audio data, as one of the most challenging tasks in the Music Information Retrieval (MIR) research field. With the expansion of interactive features in so-called WWW 2.0, the huge success of social media, and the advent of software applications recommending products to consumers on the basis of previous purchases, usages, or website visits, MIR researchers started considering ‘social tagging’, ‘folksonomies’ (Lamere 2008), and other user-generated sources of information as a complement to the analysis of audio content (Sordo, Celma, Blech and Guaus 2008).

The paper will offer an overview on current music taxonomies and underlying theories, focusing on the need to integrate different disciplinary approaches.



Franco Fabbri, « Music Taxonomies: an Overview », Musimédiane, n° 11, 2019 (https://www.musimediane.com/11fabbri/ – consulté le 23/11/2024).

Nicolas Meeùs
Représentations musicales

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Comme le signifiant linguistique, la musique « n’est pas le son matériel, chose purement physique, mais l’empreinte psychique de ce son, la représentation que nous en donne le témoignage de nos sens » [Saussure]. L’œuvre musicale n’est pas un simple stimulus acoustique, mais bien une représentation en contexte, qui la fait émerger comme œuvre. Dans le cas de l’analyse musicale, la représentation se fait souvent sous une forme visuelle. Trois cas seront examinés ici : la partition, les représentations analytiques et les représentations acoustiques. La partition est souvent considérée comme l’expression de la volonté du compositeur. Je montrerai que ce n’est pas toujours aussi simple. Les représentations analytiques fonctionnent à la manière des partitions : elles dénotent des unités sémiotiques plutôt que des sons. Les représentations acoustiques au contraire s’efforcent de montrer la musique comme elle sonne : ce n’est pas nécessairement le meilleur moyen pour l’analyse.



Nicolas Meeùs, « Représentations musicales », Musimédiane, n° 11, 2019 (https://www.musimediane.com/11meeus/ – consulté le 23/11/2024).

Éditorial. Les Dix pièces pour quintette à vent de Ligeti : Processus créateurs, performance, analyse

Les Dix pièces pour quintette à vent de Ligeti marquent un tournant esthétique majeur dans la production du compositeur tant pour le renouvellement des gestes d’écriture que pour leur organisation dans une forme « kaléidoscopique ». Pour les interprètes, cette œuvre représente un vrai défi à la fois du point de vue de sa haute virtuosité et de son potentiel expressif. Les Dix pièces ont été écrites pour le quintette à vent de la Philharmonie de Stockholm. Ligeti commence la composition quelques jours après avoir terminé le Deuxième Quatuor à cordes en juillet 1968 et la termine peu avant Noël. Les Dix pièces furent créées par le Quintette à vent de la Philharmonie de Stockholm le 20 janvier 1969 à Malmö.

Les articles et documents de ce numéro de Musimédiane sont le fruit d’un travail de recherche de plusieurs années qui s’inscrit dans un projet porté par le Labex GREAM (Groupe de Recherches Expérimentales sur l’Acte Musical) dirigé (jusqu’en 2016) par Pierre Michel à l’Université de Strasbourg. Ce dossier a généralement bénéficié d’une étroite collaboration avec les musiciens du quintette à vent de l’Ensemble Intercontemporain – Sophie Cherrier (flûte), Didier Pateau (hautbois), Jérôme Comte (clarinette), Jens McManama (cor), Paul Riveaux (basson).

Dans ce numéro de Musimédiane, l’œuvre a été abordée sous différents angles, qu’il s’agisse des questions de génétique de la composition à travers la correspondance de Ligeti et l’étude des matériaux autographes (avec des documents inédits), de diverses approches méthodologiques de l’analyse  ou des problématiques d’interprétation concernant le répertoire pour quintette à vent, l’expressivité et la virtuosité. Enfin, ce numéro comporte un document exceptionnel : l’enregistrement des Dix pièces interprétées par les musiciens de l’Ensemble Intercontemporain filmés à la Philharmonie de Paris en décembre 2016, complété par des entretiens filmés avec ces solistes.

Philippe Lalitte et Pierre Michel