Je suis plutôt favorable à l’idée de ne pas distinguer, dans le cas de Reich, la musique populaire (actuelle) de la savante. D’où « l’écoute savante pas-savante » qui est mon titre. Je précise dans cet article que j’entends dire « d’une oreille à l’autre », chacune se faisant pour l’autre écoutante écoutée. J’explique cet aller-venue entre deux oreilles appareillées chez le même écoutant. Certes il y faut un dispositif technique. Processus composé, la musique, se confond avec ce phénomène perceptif sur lequel Steve Reich demande qu’une écoute seconde se focalise en l’intériorisant. Si Reich rejette le titre de minimalisme qu’on lui attribue parfois pour situer sa « sounding music », ce qu’il traque est bien le détail temporel d’une mesure d’écoute développée dans l’audition moyennant une écoute appareillée.
Antonia Soulez, « Une écoute ‘savante’ de compositeur pour une écoute ‘non-savante’ de la musique : Steve Reich », Musimédiane, n° 11, 2019 (https://www.musimediane.com/11soulez/ – consulté le 30/12/2024).