L’analyse qui précède mériterait d’être étendue à d’autres
extraits et d’autres périodes de la carrière du pianiste mais permet déjà, il
me semble, de remplir l’objectif initial de cet article : mettre à plat du point
de vue musicologique un phénomène perceptif.
Je me suis efforcé ici de clarifier les affirmations d’un Hodeir ou d’un Malson,
qui, manifestement pleines d’intuition, demandaient tout de même à être confrontées
à l’analyse.
L’idée d’un subterfuge qui abuse l’auditeur poignait déjà, je dois le reconnaître,
dans certains commentaires évoqués en début d’article, à l’instar d’un Reid
Jaynes disant de Garner que sa trouvaille « peut prêter à confusion comme s’il
traînait le tempo, mais il ne le faisait jamais » (Doran : op. cité).
Bien que cela me soit apparu ambigu au début de cette étude, on avait certes
relevé le comment mais pas encore expliqué le pourquoi. C’est ce vide
musicologique que je me suis efforcé de combler.
Il est d’autre part remarquable que des questions qui agitent les sciences humaines
comme la distinction entre conception et réalisation se heurtent au caractère
indivisible qu’elles prennent chez des jazzmen autant instrumentistes que créateurs.
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