En Echo / La table (VII)
« Tout ce texte est construit à partir de la première phrase : « la table était au soleil / moi assise les genoux hauts / face à la fenêtre ». Les différentes parties du poème sont des amplifications de cette image initiale qui revient de manière récurrente dans le texte. Le modèle était ici le poème de Mallarmé Un coup de dés jamais n’abolira le hasard qui obéit à une structure semblable. La forme de la musique épouse totalement celle du texte par des traitements électroniques de chacun des mots de cette phrase initiale à partir desquels la voix développe des lignes qui en sont issues. À la fin du texte, le personnage se définit « bien gentiment bien simplement ». C’est ainsi que j’aimerais également définir cette musique, simple d’apparence, mais probablement aussi la plus complexe, au moins techniquement, que j’ai réalisée à ce jour. » [1]
Dans l’analyse de détail qui suit, le texte généré par les samplers apparaît en mauve. Il vient s’ajouter au texte initial chanté ; parfois émergent de la partie électronique des fragments de textes, dont le sens est difficile à « saisir » à l'écoute du fait de leur superposition.
Cette dernière pièce du cycle est complètement différente musicalement des précédentes, elle a un caractère anguleux et saccadé; toutefois l’électronique présente à certains moments un caractère plus souple, plus mélodique.
La pièce est fondée sur la phrase : « La table était au soleil moi assise les genoux hauts face à la fenêtre »
A d’autres moments, les coupures sont accentuées par l'électronique : cette dernière répond à la voix, dans ce cas les machines appuient l’illusion de fragmentation. Cette fragmentation nous fait penser à l’écho, phénomène qui n’est pas revendiqué comme tel dans ce cycle, même s'il donne son titre à l'œuvre ; mais un écho présent selon nous continuellement, tout comme cette fragmentation, qui n’existe que dans le rendu de la musique.
Vive, impromptue, contrastée, fragmenté autant de mots pour décrire La Table, mais quand intervient l’électronique une ligne, une continuité émerge entre les différentes voix, une interaction rassurante et logique. L’interaction voix / ordinateur est très profonde ici ; à la toute fin de la pièce, nous sommes face à un véritable dialogue.
La page suivante donne accès à une analyse de détail de la pièce.
[1] MANOURY, Philippe, Notes de programme, En Echo - Neptune, Toulouse : Accord, 1998