En Echo / La rivière (I)

« De proportions assez développées, cette mélodie intègre des bruits de voix (souffle, halètements...) dans une trame de musique de synthèse. La voix soliste développe une lente progression qui aboutit, de manière irrégulière, à un climax, où les sons de synthèse se démultiplient en couches prolifères. À la fin est nommé le personnage de Lolita (allusion à celui de Nabokov) qui sert de fondement au personnage vocal de tout ce cycle. » [1]

Cette première pièce qui s’étend sur une durée de plus de sept minutes fait intervenir pour la première fois du cycle le personnage de Lolita.
L’ambiance générale est sereine, le tempo (noire à 60) ainsi que la voix chantée sans vibrato y contribuent. Un dialogue s’installe entre la voix et l’électronique, cette dernière répond à la chanteuse en ponctuant le texte, approfondissant son sens.

Sans avoir de partie soliste à part entière, la machine fait de nombreuses interventions en solo. Dans cette perspective, que nous étayerons tout au long de notre article, nous assimilerons les samplers, synthétiseurs et autres traitements électroniques à des instruments. Ils apportent une dimension nouvelle à la musique, et proposent aux auditeurs une autre écoute poétique et érotique du texte de Nabokov.
L’électronique prolonge la voix, sa musicalité mettant en exergue la mélodie du poème. Les moments de silences, pauses et repos sont essentiels.

La page suivante propose une analyse de détail de La rivière.


[1] MANOURY, Philippe, Notes de programme, En Echo - Neptune, Toulouse : Accord, 1998

 

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