Sandrine Baranski
Proposition pour une transcription multimédia complexe des œuvres électroacoustiques

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L’objet de cet article est de proposer une nouvelle approche de l’analyse musicale dans le domaine de la musique électroacoustique. Cette proposition est le résultat d’un parcours que j’ai effectué depuis les années 2000, durant lequel j’ai d’une part, composé et analysé des œuvres de musique électroacoustique et d’autre part, réalisé des travaux de thèse sur les liens entre la musique en réseau et les théories de la complexité. Cette proposition se situe également dans le cadre d’une étude sur l’apport des outils multimédia pour l’analyse musicale.

Makis Solomos
Pour la Paix de Iannis Xenakis, Une oeuvre singulière

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Pour la Paix (1981-82) occupe une place particulière dans l’œuvre de Xenakis : elle constitue son unique composition radiophonique (Hörspiel). Le compositeur a puisé des extraits de textes dans deux livres de sa femme, pour narrer l’histoire de deux jeunes garçons, issus d’un même village, mais embrigadés dans deux armées ennemies. Ce texte est lu par quatre narrateurs. Il est commenté musicalement par des sons UPIC. En parallèle, dix séquences chorales ouvrent des espaces plus spéculatifs, et proposent une extension proprement musicale. Assemblés sur support, ces trois composantes peuvent donc être diffusés à la radio. Cependant, l’œuvre a été créée en concert, et c’est sans doute pourquoi Xenakis en propose également des versions concert. Après l’examen du projet et de la génétique de l’œuvre, cet article analyse les composantes une par une. Puis, il examine leur assemblage, en émettant l’hypothèse que la fragilité de cet assemblage fait que la version concert (notamment celle avec les narrateurs et les chœurs sur scène) rend plus justice à l’œuvre. En guise de conclusion, l’article traite de l’épisode final, où les deux garçons, après s’être retrouvés, meurent dans l’explosion d’une bombe.

Ambrose Seddon
Higher-level relationships in Dhomont’s Novars

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La perception d’événements récurrents dans une œuvre est souvent responsable de la sensation de structure. Les matériaux sonores récurrents (ou rappelant des matériaux antérieurs) peuvent prendre une place significative en créant une perspective temporelle et des points de repère musicaux, permettant la comparaison et l’appréhension des matériaux ultérieurs. La saillance de ces repères peut varier au fil de l’œuvre, si d’autres types de sons récurrents font leur apparition et font émerger des réseaux de relations influençant l’appréhension globale de la forme. Étudier la récurrence dans une œuvre signifie évaluer les similarités et différences entre les identités sonores qui la constituent ainsi que définir la manière dont ces identités réapparaissent et les raisons de leur importance. On trouve des identités récurrentes relevant de la mélodie, de l’harmonie et du rythme dans de nombreuses sortes de musique, sujettes à divers types de répétition et de variation. Cependant, les matériaux sonores et les possibilités de transformation sonore utilisés par les compositeurs acousmatiques sont suffisamment divers et variés pour qu’une attention particulière y soit nécessaire, de manière à mieux comprendre ce que peut être une « récurrence », comment les phénomènes récurrents s’observent à différentes échelles et comment ils contribuent aux sensations de structure et de forme. En gardant cela à l’esprit, une stratégie d’écoute pour Novars de Francis Dhomont sera présentée, qui s’intéressera à la récurrence des matériaux sonores à grande échelle. La stratégie analytique adoptée ici repose principalement sur l’écoute : toutes les observations seront celles d’un auditeur concentré et ne reflèteront donc pas nécessairement les intentions du compositeur.

Nicolas Marty
La narrativisation acousmatique. Compte-rendu d’expérience

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L’expérience relatée ici a été réalisée dans le but de mettre à l’épreuve et d’illustrer des hypothèses concernant la réception d’une musique électroacoustique de type hörspiel / art radiophonique / paysage sonore, dans laquelle les paramètres de segmentation de l’audible et de catégorisation sont les plus contrôlables. La pièce concernée est Journey into Space (1972) de Trevor Wishart. À la suite d’un test préliminaire constitué de deux questions portant sur des extraits de trente secondes auprès de quarante sujets devant répondre sur papier, cette méthodologie a été mise en place pour tenter de définir plus précisément les différents processus de « narrativisation » observés – c’est-à-dire les différentes manières dont les auditeurs font sens de ce qu’ils entendent, le perçoivent et l’organisent de manière à pouvoir le relater par la suite.

Elizabeth Anderson
Space: The Common Denominator in Acousmatic Music / L’espace en tant que dénominateur commun dans la musique acousmatique

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Cet article est fondé sur une recherche en deux temps. La première phase est une étude des stratégies d’écoute de la musique électroacoustique, dans le prolongement de celles proposées par François Delalande. La deuxième est un nouveau cadre théorique pour les conduites d’écoute de la musique électroacoustique conçu pour assister le compositeur et l’auditeur dans l’élaboration d’une signification dans une œuvre acousmatique.
Cet exposé développe l’un de deux dénominateurs communs identifiés comme porteurs d’intention poïétique et de perception esthésique : l’espace, considéré du point de vue des quatre stratégies d’écoute apparues dans ce nouveau cadre théorique : les propriétés sonores, les attributs structurels, l’orientation vers le soi, et les domaines imaginaires.