Claudio Vitale
Dix pièces pour quintette à vent de György Ligeti – brièveté, allusion, geste et mouvement graduel

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Les Dix pièces pour quintette à vent (1968) de Ligeti déploient un jeu intéressant entre brièveté, allusion, geste et mouvement graduel. Cette œuvre qui, selon le compositeur, a été construite à partir de la combinaison d’une certaine quantité de « types de geste » (« forme kaléidoscopique »), est partie d’une quête pour la restitution des éléments musicaux niés auparavant dans des œuvres comme Apparitions (1958-59), Atmosphères (1961), et le Requiem (1963-65). Dans cet article, nous étudions les divers processus de ce jeu tout en analysant en détail cinq pièces (1, 2, 3, 4, et 7). Parmi les aspects étudiés, il serait important de mentionner le mouvement des hauteurs et des classes de hauteur, les aspects mélodiques et harmoniques ainsi que leurs rapports avec le timbre et la forme.

Traduction faite par Amélia Costa da Silva. Révisée par Pierre Michel et Philippe Lalitte.


Claudio Vitale, « Dix pièces pour quintette à vent de György Ligeti – brièveté, allusion, geste et mouvement graduel », Musimédiane, n° 9, 2018 (https://www.musimediane.com/9vitale/ – consulté le 28/12/2024).

Peter Petersen et Albrecht Schneider
Les Dix Pièces pour quintette à vent (1968) de György Ligeti – Remarques sur l’analyse sonore et musicale

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Cet article est la version française, traduite par Martin Kaltenecker et Louise Duchesneau, d’une étude publiée en allemand par Peter Petersen et Albrecht Schneider sous le titre « György Ligetis Zehn Stücke für Bläserquintett (1968). Musik- und klanganalytische Anmerkungen » (Musiktheorie, v. 18, n° 3, 2003, p. 195-222). Cet article se propose d’étudier les Dix pièces pour quintette à vent (1968) du compositeur György Ligeti. Ce travail se propose,  dans un premier temps, de présenter les aspects les plus généraux de l’œuvre, et dans un deuxième temps,  d’analyser de façon détaillée les pièces numéros 1, 7 et 10. L’étude se fonde tant sur le texte de la partition que sur des enregistrements de l’œuvre. Ce double regard permet de disposer de plusieurs angles de vue; les outils d’analyse plus habituels sont utilisés en complément des techniques et des outils informatiques d’analyse. Il est important de souligner que ce type d’approche croisée entre les champs de la théorie musical et de l’acoustique  est étroitement lié aux intérêts musicaux du compositeur lui-même.


Peter Petersen et Albrecht Schneider, « Les Dix Pièces pour quintette à vent (1968) de György Ligeti – Remarques sur l’analyse sonore et musicale », Musimédiane, n° 9, 2018 (https://www.musimediane.com/9petersenschneider/ – consulté le 28/12/2024).

Olivier Class
Le quintette à vent

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Le quintette à vent désigne à la fois un genre musical et une formation instrumentale qui s’est standardisée autour de la flûte, du hautbois, de la clarinette, du basson et du cor. En ce sens, il est tentant de dresser un parallèle avec le quatuor à cordes. Toutefois, son originalité tient dans la diversité des timbres et des potentialités propres à chaque instrument impliqué, tandis que le quatuor à cordes présente une homogénéité sonore.

Le présent article vise à montrer comment les compositeurs se sont emparés du quintette à vent pour expérimenter de nouveaux principes d’écriture ou de traitements instrumentaux. On fera le constat que les Dix pièces de Ligeti constituent une synthèse particulièrement aboutie de ces problématiques.


Wind quintet refers both to a musical genre and an instrumental chamber music formation that is standardized around the flute, oboe, clarinet, bassoon and french horn. That’s why it is tempting to draw a parallel with the string quartet. However, its originality lies in the variety of timbres and own potential every instrument involved, while the string quartet has a sound homogeneity.

This article aims to show how composers have used the wind quintet to develop new writing principles or instrumental treatments. We will conclude that the Ten pieces by Ligeti are a particularly successful synthesis of these reflexions.


Olivier Class, « Le quintette à vent », Musimédiane, n° 9, 2018 (https://www.musimediane.com/9class/ – consulté le 28/12/2024).

Clément Canonne
Le piano préparé comme ‘esprit élargi’ de l’improvisateur : Une étude de cas autour du travail récent d’Ève Risser

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Afin de comprendre la manière dont la préparation du piano pouvait modifier la pratique de l’improvisation, nous avons documenté en audio et en vidéo cinq improvisations de la pianiste Ève Risser – deux en solo, deux avec un musicien avec lequel elle n’avait jamais joué auparavant, et une avec un musicien avec lequel elle improvise régulièrement. À l’issue de chacune de ces performances, et à partir du visionnage de l’enregistrement de l’improvisation, la pianiste s’est livrée à une séance de verbalisation dans laquelle elle devait tenter de restituer les diverses pensées qui l’avaient traversée dans le cours de l’improvisation. Ces données ont été complétées par deux entretiens avec la pianiste et par l’examen de différents carnets de notes prises par Ève Risser entre 2008 et 2010, dans lesquels celle-ci documente son travail du piano préparé.

Nous montrons ainsi que le travail de préparation du piano peut être lu comme une matérialisation progressive d’un répertoire timbral, les sons étant systématiquement associés à des objets, et réciproquement. Au final, c’est l’instrument lui-même qui, dans le temps long du travail de l’improvisateur, se trouve progressivement modifié : dépositaire d’une information musicale qui se sédimente au fil des expériences, l’instrument se fonctionnalise, se structure, s’organise, bref devient dispositif d’improvisation à part entière. Ainsi transformé, l’instrument participe de manière essentielle à certains processus cognitifs du musicien, pour devenir partie intégrante de « l’esprit élargi » de l’improvisateur.