Christophe D’Allessandro
Toucher la corde : le timbre du clavicorde ou manicordion

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Instrument discret, le clavicorde ou manicordion est probablement le plus ancien parmi les cordophones à clavier, mais aussi le seul qui ait traversé les époques, du moyen-âge à nos jour sans solution de continuité, ou presque. Le mécanisme qui relie la main à la corde implique un timbre et un mode de jeu particulier. Cette étude présente certains aspects du timbre du clavicorde : le rôle acoustique de différentes parties de l’instrument, sa dynamique sonore, l’évolution du spectre en fonction de la dynamique, les variations d’intonation. Certains aspects de jeu du clavicorde sont aussi étudiés: la vitesse des tangents, la liaison entre corde et doigt et ses conséquences. Enfin, le fonctionnement et le timbre du clavicorde sont mis en regard de ceux des autres cordophones à clavier: forte-piano, piano à tangents, épinette. Une bibliographie sur l’acoustique du clavicorde conclue cette étude.

Giuliano D’Angiolini
Les mécanismes musicaux de l’expression : un Lied de Schubert.

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Quels sont les mécanismes de l’expression en musique ? Une très vaste question : l’œuvre musicale porte en soi une multiplicité de plans expressifs, elle fait appel à de nombreux procédés de nature diverse pour produire du sens et de l’émotion. Un Lied de Schubert : une courte page, d’apparence simple, en réalité dense de stratifications, servira ici de terrain d’enquête.

Giuliano D’Angiolini
De la main à l’écriture : Domenico Scarlatti

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Domenico Scarlatti a été un virtuose renommé du clavier. La musicologie a depuis longtemps souligné l’impact que cette dimension d’instrumentiste et d’improvisateur a eu sur son style. Cet article, toutefois, se propose d’examiner le détail et cherche à montrer, concrètement, comment une idée musicale peut surgir d’une expérience motrice. On peut déceler dans son écriture une véritable logique du geste : elle donne lieu à des solutions imprévues, non ordinaires par rapport aux codes culturellement partagés. Scarlatti fait du clavier le terrain d’une pratique expérimentale. Son esprit aventureux le porte à accueillir sans inhibition le neuf, l’inouï, qui jaillit de ces investigations, bien au-delà des conventions et des normes.

Jean Pouchelon
Erroll Garner, « trompe l’oreille » ?

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Cet article traite de la modélisation d’un des aspects du jeu « en retard » d’Erroll Garner sur lequel les commentaires restaient assez flous. La question de savoir quelle sorte de décalage avait employé Garner demeurait donc d’actualité. D’après nos recherches, on a baptisé la technique modélisée « trompe l’oreille » pour l’illusion acoustique d’ambivalence métrique qu’elle produit, illusion comparable à ce que donne un « trompe l’œil » en peinture.
L’auteur a choisi de détailler la démarche expérimentale qui, des premiers balbutiements au recours à l’analyse sonagraphique, a permis de concevoir le jeu de Garner comme objet.
La mise à jour de cette technique pianistique touche à des questions épistémologiques : comment déconstruire une oreille culturelle (jazz) ? Comment définir l’archétype du style d’un musicien ? Dans quelle mesure savoir et savoir-faire sont-ils comparables ?

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This article is about the modelization of one of the aspects of the “desynchronized” playing of Erroll Garner on which the comments were ambiguous. So, the question of what kind of laid back was Garner using remained current. From our research, we have named this technique « trompe oreille » for the acoustic illusion of metric ambivalence this technique gives, illusion analogous to the effect produced by the 3D-like paintings named in french « trompe l’oeil ».
The author has chosen to detail the experimental process that, from the first stammers to the sonagraphic analysis, permitted to conceive Garner’s playing as an object.
The discovery of this pianistic technique concerns epistemological questions: how can we objectize a cultural ear (jazz) ? How to define the archetype of a musician style ? In which way knowledge and know-how can be compared ?

Jonathan Nubel
Le timbre baroque dans Medeamaterial de Pascal Dusapin

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Medeamaterial est une œuvre importante de Pascal Dusapin qui a été rejouée de nombreuses fois depuis sa création, mais c’est aussi une œuvre originale puisqu’elle confronte une écriture moderne à des instruments anciens. Dans cet article, sont examinés quelques aspects du timbre baroque – en particulier celui des créateurs de l’œuvre – dans le cours de la partition, pour conclure sur les notions même d’instrument et de timbre baroques questionnées par cette œuvre dans le contexte de la création actuelle.