Migliore, Olivier

Olivier Migliore est docteur en musicologie et enseignant contractuel d’éducation musicale dans le secondaire. Ses recherches portent sur l’analyse de la voix et de la prosodie musicale des musiques vocales enregistrées. Il s’intéresse particulièrement aux méthodologies d’analyse (traditionnelles et computationnelles) de la voix et aux significations que peuvent recouvrir les choix interprétatifs des chanteurs, rappeurs ou slameurs au sein des œuvres enregistrées. Il est également co-fondateur de la revue des sciences humaines et sociales À l’épreuve et membre du projet ANR PIND (Punk Is Not Dead). Ses publications dévoilent une pratique interdisciplinaire sollicitant des savoirs en musicologie, en sciences informatiques, en linguistique et en sciences sociales.

Hugues Seress et Gilles Baroin
De l’Hypersphère au Spinnen Tonnetz : propositions d’adaptation pour les modèles triadiques

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La représentation mathématique des ensembles musicaux et de leurs relations ne constitue pas un domaine d’étude véritablement récent. Véritable corollaire de la théorie musicale austro-allemande depuis le grand XIXe siècle (Euler, Marx, Öttingen, Riemann…), elle est relayée depuis la Set Theory (années 1960) et la théorie transformationnelle de David Lewin (1987), par la musicologie systématique anglo-saxonne (Clough, Klumpenhouwer, Hyer, Cohn, Douthett, Steinbach, Tymoczko…), ainsi que par « l’école formelle française » (Mazzola, Andreatta, Jedrzejewski, Chouvel, Hascher…).

Avec Richard Cohn (1996), ces représentations se dotent du critère de parcimonie et d’une description de la conduite des voix. La triade majeure ou mineure devient une entité surdéterminée, et la tonalité chromatique,  le lieu privilégié des nouvelles explorations néo-riemanniennes. Dans le sillage des nombreux écrits américains des années 1990, sont définis les systèmes hexatoniques qui constituent une reformulation des régions de Weitzmann (1853), mais aussi d’autres cycles et générateurs parcimonieux d’accords à 3 et 4 sons,  Hexacycles et Octacycles, qui dessinent un nouveau cycle de six régions tonales reliées par une note commune : PLR family (Cohn). C’est ce modèle que spatialise G. Baroin (Hypersphere of Chords).

Depuis les années 2000, consécutivement au regain d’intérêt pour l’analyse schenkérienne et l’analyse des répertoires de la pré-tonalité, ainsi qu’à la découverte ou la redécouverte de théories du système tonal (Vecteurs Harmoniques de N. Meeùs, Polarité Transformationnelle de S. Karg-Elert…), les modèles de description et de représentation du système chromatique tentent de dépasser  la successivité des événements harmoniques, en réintégrant les concepts de direction et de hiérarchie tonales, qui seuls permettent l’appréhension du système comme processus transformationnel, et non comme simple objet formel (Tonnetz Polarisé de H. Seress). La mythique récursivité des niveaux de la structure fait progressivement place à la définition d’une hiérarchie sur la base d’une observation contextuelle des différents caractères déclinés par les progressions tonales et harmoniques (Spinnen Tonnetz de G. Baroin et H. Seress).

Ce sont ces différentes phases de la construction des modèles de représentation que se propose de retracer cet exposé, en s’attardant plus particulièrement sur les plus récentes d’entre elles. Au moyen d’exemples musicaux variés, il tentera de montrer la nécessaire adaptation des Tonnetze au type de fonctionnement tonal ou de niveau de structure décrit.


Hugues Seress et Gilles Baroin, « De l’Hypersphère au Spinnen Tonnetz : propositions d’adaptation pour les modèles triadiques », Musimédiane, n° 11, 2019 (https://www.musimediane.com/11seressbaroin/ – consulté le 22/12/2024).

Baroin, Gilles

Gilles Baroin est un mathémusicien, spécialisé dans la visualisation géométrique 2D et 4D des structures musicales et processus musicaux à but analytique et pédagogique. Concepteur des premiers films d’animation 4D de pièces tonales et d’une pièce atonale de Webern.

Bresson, Jean

Jean Bresson est chercheur et informaticien à l’Ircam (Paris / UMR 9912 STMS). Il est actuellement le principal développeur de l’environnement OpenMusic : un langage de programmation visuel dédié à la composition musicale. Ses travaux portent sur divers aspects de la composition assistée par ordinateur, tels que le contrôle des traitements, de la synthèse et de la spatialisation des sons, ou encore sur l’intégration de processus compositionnels dans les systèmes interactifs. Il est également l’un des fondateurs et l’actuel président du comité directeur de TENOR, la conférence internationale sur les technologies de notation et de représentation de la musique.

Seress, Hugues

Université de Paris-Sorbonne, IReMus UMR 8223
contact@seress-hugues.hu
http://www.seress-hugues.hu

Docteur en musicologie, Hugues Seress est Professeur d’Enseignement Artistique (C.A.) de culture et d’analyse musicale, et M.A.A. en Conservatoire et au Centre d’Études Supérieures de Musique de Poitiers, et chargé de cours à l’Université de Paris-Sorbonne. Il se consacre à l’étude de la tonalité élargie, particulièrement en Europe centre-orientale, et développe des outils de description théorique et d’analyse d’inspiration néo-riemannienne.