Au XVIIIe siècle, la théorie de la musique s’enrichit d’une propriété du son distincte de la hauteur, de l’intensité et de la mesure : il s’agit du timbre, évoqué notamment par le Dictionnaire de Musique de Jean-Jacques Rousseau (1768). La présente étude envisage les conditions théoriques sous lesquelles ce que l’on nomme (improprement) un paramètre a été exclu de la théorie pure de la musique au début de la révolutions scientifique et de la conception de la tonalité, puis en propose une approche irréductiblement empirique à partir notamment de la catégorie leibnizienne de clair-confus. Quelques remarques sur Arnold Schönberg s’articulent au propos.
Auteur/autrice : Musimédiane
Frédéric de Buzon
Delalande, François
1970-2006 : Groupe de Recherches Musicales de l’ORTF puis de l’INA, d’abord chef de travaux de recherche, puis directeur de recherche, responsable des recherches en Sciences de la Musique.
Deux champs de recherche: I – Analyse des musiques électroacoustiques, théorie de l’analyse, l’écoute, le sens. II – Étude des conduites pré-musicales de l’enfant et application à la pédagogie.
Par ailleurs,
– membre de la SFAM (Société Française d’Analyse Musicale) depuis sa création (1985),
– membre du comité de rédaction de la revue Analyse Musicale de sa création (1985) à sa disparition provisoire (1993), puis
– membre du conseil éditorial de la revue Musurgia depuis sa création (1994),
– membre du comité de rédaction de la revue en ligne Musimédiane.
Nubel, Jonathan
Jonathan Nubel a soutenu en 2007 une thèse de doctorat consacrée à l’usage des cordes anciennes dans la création contemporaine. Il poursuit actuellement des recherches sur la musique contemporaine allemande ainsi que sur le répertoire italien pour violon au 17e siècle, au sein du Labex GREAM (Université de Strasbourg). Musicien, il participe à de nombreuses productions sur instruments anciens à travers l’Europe.
Giroux, François
François Giroux est Maître de Conférences à l’IUFM de l’Université de Paris-Sorbonne. Musicien, compositeur et enseignant, ses travaux de recherche interrogent les tensions entre forces et formes générées par la disparition du centre tonal et étudient l’influence du contexte post-tonal sur l’évolution des théories de la tonalité. Sa thèse récente (2007) a été consacrée aux Paradoxes de l’énergie dans la pensée musicale de Schoenberg – Le chemin renversé de la composition.
Editorial
Ce numéro 6 de la Revue Musimédiane, intitulé « Musiques interactives et improvisation », n’a pas pour ambition de proposer une classification des projets ou réalisations pour ensuite mettre en évidence différents régimes d’interactions musicales, pas plus qu’il ne prétend répertorier la diversité de ces régimes actuels ou possibles.
Traitant d’une question maintes fois abordée, nous sommes convaincus qu’il convient de rapprocher encore et encore des expériences empiriques pour que des recoupements comparatifs puissent germer, et partant, de nouvelles théories affleurer.
C’est dans cet esprit que nous avons suscité des contributions émanant de musicologues ou de musiciens et traitant de sujets aussi éclectiques que la métaphore des collections figurales pour la synthèse sonore, la composition et l’exploration multimédia, l’influence des outils numériques sur le temps musical, le pilotage de musiques improvisées par des outils de gestion bureautique, la refondation interactive d’œuvres, l’analyse d’œuvres interactives, la préservation d’œuvres interactives par des méthodes de reconception proches du reverse-engineering des industriels. Que ces musiques relèvent de conditions de possibilité fortement techniques ne sera pas sans intérêt pour le lecteur de Musimédiane, revue d’analyse musicale avant tout : il faut parier que la compréhension des contingences et possibilités technologiques ouvrira le champ à des démarches analytiques originales.
L’idée directrice est d’entretenir l’excitation de nos communautés de recherche et de création autour de cette question directrice et stimulante des musiques interactives.
Nous accueillons également deux articles hors thématique dans ce numéro : le premier, par François Giroux, consacré au Trio à cordes opus 45 de Schoenberg, sur le thème de la mémoire et de l’oubli ; le second, que nous devons à Grégoire Carpentier, pose les prémisses d’une orchestration assistée par ordinateur.