En tant que compositeur de musique écrite, je partirai d’une définition
assez restrictive de l’interprétation, comme territoire non résolu par le
signe. Une écriture musicale n’est pas une simple transcription, mais
également une représentation du musical. Elle porte donc une pensée propre.
Or l’écriture musicale traditionnelle occidentale est aujourd’hui en crise,
car elle représente pour de nombreux compositeurs une pensée plutôt réduite
de la complexité du musical : alphabets réducteurs, discrétisés et finis,
séparation des paramètres, fonctionnalisation, etc.
Je tenterai ici d’étudier la clôture du signe musical, d’une part en
évoquant rapidement quelques choix de sémioses effectués dans d’autres
cultures, d’autre part en abordant les solutions choisies par certains
compositeurs d’aujourd’hui et dans ma propre musique.
The sign ascribed to interpretation: the crisis in traditional graphemology
in today’s music
As a composer of written music, my definition of interpretation will be a
restrictive one, based on the idea of an area unsolved by the sign. Musical
writing is not just a simple transcription, but also a musical
representation. It brings its own thought. Today, traditional western
musical writing is in crisis, because it represents for numerous composers a
reductive conception of musical complexity: reductive alphabets, separation
of parameters, fictionalization, etc.
I will attempt to study the closure of the musical sign, evoking briefly,
semioses used in other cultures, as well as addressing solutions chosen by
certain of today’s composers as well as myself.